L’auteur, M. Chaïb Hammou, un ancien inspecteur de l’éducation, rapporte le récit de batailles meurtrières livrées par les combattants de l’ALN aux troupes de l’occupation des Monts Filaoussène et les exactions commises par les militaires français dans le petit douar des Ouled Berrached perdu au fond des montagnes de la chaîne des Traras qui domine la ville de Nedroma. L’embuscade de Oued Diyène, les deux batailles du Filaoussène, celle de Aïn Fettah, les ratissages de l’armée coloniale, le siège d’une importante cache où s’étaient réfugiés 78 villageois de Ouled Berrached, les bombardements et la destruction sauvage des douars, la torture de citoyens dans les caves du 2ème Bureau, autant d’évènements, de souffrances et de sacrifices héroïques que l’auteur rapporte sur la foi de témoignages d’acteurs qui ont participé aux combats ou subi les exactions de l’armée coloniale, justement pour que jamais ne s’éteigne le souvenir d’une époque tragique de l’histoire d’un peuple fier qu’aucun ne pourra jamais asservir.
Les récits de Chaïb Hammou sont conduits d’une façon étonnante, interrompus par des descriptions des lieux où se déroulent les évènements et par l’évocation des coutumes des Nédromis à cette époque, agrémentée parfois de savoureuses anecdotes. Et c’est précisément dans ces moments que l’on s’aperçoit que ce que veut transmettre l’auteur n’est pas seulement la mémoire de multiples tragédies, mais le vécu de toute une société, son histoire, ses traditions, ses croyances, et ce, d’autant plus qu’il voit avec une certaine nostalgie en s’effacer les traces. Il a connu de l’intérieur la vie des confréries, « le makane des hbara », s’est imprégné de leur mystique. Hammou, très populaire dans la ville de Abdelmoumène, n’a pas droit à l’erreur, en racontant les coutumes urbaines et campagnardes. Ecrasé dans la foule, le lecteur s’évade dans ces évocations avant d’être brutalement rappelé à la sauvage réalité du présent.
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