Historiquement les transformations des systèmes éducatifs sont définies dans le cadre d’une politique nationale d’éducation. Or le processus de Bologne est un ensemble de réformes éducatives conçu au niveau supranational. Les réformes sont certes soutenues et mises en application par les Etats nationaux, mais elles restent exogènes. Qu’il s’agisse du système LMD, d’une « autonomie » des universités, d’un pilotage de la recherche par des agences dont les membres ne sont pas élus, ou encore de la réorganisation des systèmes nationaux de recherche, aucune réforme n’est le produit d’une politique nationale. En Europe, comme au Maghreb, où le processus est mis en application depuis 2003-2004, ce réformisme tend à changer radicalement les systèmes d’enseignement supérieur et les universités. Se posent alors quelques questions : allons-nous vers une marchandisation généralisée d’un secteur jusque-là non marchand ? A la faveur d’une nouvelle division internationale du travail et sous couvert de « compétitivité » mondialisée, n’y a-t-il pas volonté des pouvoirs de transformer les systèmes d’enseignement supérieur en instruments de guerre économique ? N’y a-t-il pas enfin un processus de la dépossession des sociétés locales de leurs systèmes éducatifs ?
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